Je me suis fait prêter un vélo, un vrai avec deux roues.
Profiter, enfin de cette tranquillité qui m'entoure.
J'ai roulé pendant deux heures et demi,
Sans compteur kilométrique et sans but.
Juste des milliers de sensations à appréhender.
J'ai pris mon vieux sac à dos vert, sans savoir quoi mettre dedans.
Et me voilà parti dans la foret.
Le soleil est haut, le soleil est chaud.
Et il me chauffe les poils.
Je ne croise que peu d'être humains et tant mieux.
Je n'ai envie de dire bonjour à personne .
Je me demande si j'aurai du prendre avec moi de la musique.
Mais je n'aurai pas apprécié le silence relatif de cette campagne.
Les oiseaux qui viennent boire à l'eau des fossés.
Les haies qui craquent mystérieuses sur mon passage.
Et ces voix essoufflées dans ma tête.
Au détour d'un champ, je suis l'attraction d'un troupeau de jeunes bœufs.
D'abord intimité par tous ces regards,
Je fini par faire demi-tour pour repasser fièrement devant eux en faisant tinter ma sonnette.
Je croise des pissenlits géants,
Et fait la course avec des papillons.
Le vent est fort, il s'oppose à ma progression.
Ma respiration siffle, je n'ai pas pris ma poudre.
Dans ma tête, sur ma tempe, des coups de marteaux habituels
Mes cuisses, mes fesses, c'est dur.
Mais je décide de remette ma douleur à plus tard.
Qu'importe les virages, les demi-tours, les côtes.
J'appuie sur les pédales, cela me fait toujours avancer.
Je crois que j'aurai du emporter des jumelles pour profiter du paysage.
Je crois que j'aurai du emporter des lunettes,
Des milliers d'insectes me frappe au visage et me font pleurer.
Qu'importe, je suis bien là.
Je pense à certaines choses et plus à d'autres.
Il me faudra revenir.