Je me souviens de ces vertes années.
De cette vie collective,
De cet uniforme imposé.
Moi je n'avais pas chercher à le fuir.
J'ai même voulu participer,
J'ai signé.
Je me cherchai un sens,
En oubliant beaucoup,
De ce que j'avais vécu avant.
Entre les moments durs et intenses,
Les moments de lassitude et d'ennui.
Il existait un rituel.
On nous réunissait pour nous distribuer le courier.
Quelques lettres, des missives de dehors.
Des nouvelles de l'extérieur.
Source d'excitations et de joie.
Savouré en solitaire
Cela tournait souvent au débordement partageur.
Mon tour à moi n'est jamais venu.
Parce qu'il ne me restait pas grand chose,
Parce que pour ce pas grand chose, ça n'en valait pas la peine.
Parce qu'il ne faut pas attendre des autres ce que l'on ne sait pas donner.
Parfois, quand c'était trop dur à supporter,
Dans cet environnement ou tu n'as pas le droit d'être faible.
J'étais obligé de balancer :
" Ton bonheur m'indispose. "