Tout est gris,
Suffoqué d'humidité,
La route, le ciel, le paysage,
Rien n'existe pour le regard.
A peine les bandes blanches sont elles un repère.
Mais les traces plus sèches des véhicules précédents,
Nous entraînent dans le décor,
Si l'on succombe à l'hypnose des essuie-glace.
Il n'y a pas de bout à cette route,
Juste quelques explosions de lumières rouges irisées au loin.
Je ne vois pas les panneaux,
Naïvement, j'ai l'impression que la voiture connaît le chemin,
Je suis obligé de lui faire confiance,
Car moi je ne reconnais rien.
Je surveille partout et ne vois rien.
Mais, est ce que je veille vraiment ?
J'ai le sentiment que si un danger apparaissait,
Je ne sais pas si je m'en apercevais,
Assez tôt, pour réagir.
Dans tout ce gris, toute cette pluie,
Je ne puis rien faire d'autre,
Qu'espérer finalement arriver.