Je reviens sur cette histoire de poches.
Je me souviens de ces poches qui débordent,
Comme ces caddies remplis de toute une vie.
Emporter tout avec soi,
Parce qu'on a plus rien,
Plus de chez soi,
Et plus personne avec qui vivre.
Je me souviens de cette professeur de musique,
Anachronique et déphasée,
Ces poches débordaient de papiers divers,
Publicités, tacts, pensées et que sais-je.
Nous, meute d'enfants imbéciles,
Nous la moquions sans comprendre.
Ses manières, ses frasques,
Ses manies solitaires,
Et ces poches toujours pleines.
Que serais je demain,
Moi qui glisse doucement.
Les poches pleines,
De tout ce si peu qu'il me reste.