Tout est mouillé dehors, mais il ne pleut plus.
Tu es seule sur le trottoir,
Avec cet air d'avoir été touchée par la foudre,
Comme choquée, blessée,
J'arrête la voiture au plus près de toi,
Et je t'ouvre la portière pour que tu montes.
Tu me regardes longuement, abattue.
Je n'ai pas envie de te supplier ... et pourtant,
Sur tes joues, le rimel a laissé des traces rivières,
Dans cette tenue choisie spécialement,
Pour être encore plus belle,
Je vois ta poitrine se soulever au rythme de ta respiration hachée,
Et le bas de ta mâchoire trembler de toute ta détresse.
A force d'avoir la main tendue vers toi, tu acceptes de t'approcher.
Assise, tu claques la portière sans ménagement.
Tu ne prononces aucun mot, mais tes reniflements parlent pour toi.
Je me sens ridicule avec ma main que tu n'as pas acceptée,
Mais je n'ai pas non plus envie de penser triomphalisme.
Je ne dirais rien qui ressemble à « je te l'avais dit »
Je démarre sans vraiment savoir où aller.
Mais il n'y a que chez moi où je peux t'emmener
Je sens ton regard figé sur le fusil cadenassé,
J'imagine quelles peuvent être tes noires pensées.
J'ai envie de te dire que je ne suis pas un bon exemple à suivre,
Mais je t'ai déjà donné ce genre de conseils tellement de fois,
Si dérisoire, as tu déjà voulu les entendre pour toi.
Je vois le reflet de ton visage dans la glace,
Tu regardes dehors silencieuse.
Mais tu t'es toujours montrée si silencieuse.
Tu as l'air si petite au fond de ton siège.
Arrivé au parking, je coupe le moteur,
Et nous restons dans la pénombre à nos places.
J'imagine que tu voudrais que je te parle,
Mais c'est un peu tard.
Mes mots réconfortants sont bien plus qu'usés.
A un moment où je ne l'attendais pas,
Ta tête viens chercher une place sur ma vieille épaule.
Je sens tes dents mordre ma chair, et ton poing frapper ma poitrine.
Tu as si mal, qu'il te faut faire mal à ton tour.
Frappe moi, gifle moi si cela te fait te sentir vivante un peu.
C'est toujours les innocents qui prennent le plus.
Si c'est la dernière chose à laquelle je peux servir.
Pendant que l'ascenseur descend,
Tes bras m'étreignent jusqu'à l'étouffement
Tu voudrais te suspendre à moi,
Juste pour ce moment là.
Je te transporte jusqu'à la chambre,
Là sur le seuil,
Je caresse tes cheveux délicatement comme j'aime à le faire.
Et j'embrasse ton front en te souhaitant bonne nuit.
Je te fais mon éternel sourire niais,
Je ne sais lire ce qu'il y a dans tes yeux.
Puisque tu ne me demande rien,
Alors, je reste pas grand chose moi aussi.
Commentaires :
Tu écris de telle façon qu'on ne peut que ressentir ce que tu ressens, je crois.
Re:
Je suis pas super doué pour recevoir les compliments,
Merci.
Je me demande qui a vraiment compris ce qui est ressenti dans cette histoire.
Re:
Tu racontes si bien que l'on se croirait à confessions intimes ;)
Re:
J'évite ce genre télévisuel, du coup j'ai du mal prendre ce commentaire comme un compliment.
Même si je suis content que tu sois passée et que tu ai réagis à ma prose.
Re:
Re:
J'ai cherché confession intimes sur le net et je suis tombé sur des sites qu'il ne fait pas bon consulter au bureau dos à la porte.
En ce qui concerne mon histoire, j'ai toujours le même pb avec les fins.
Re:
[Commentaire tronqué par le blogueur]
Elwinwea
Je suis toute bouleversée par ce que tu racontes là.