Je profite généralement de mes week end pour faire le ménage et ranger chez moi. Aujourd'hui ne fait pas exception, il le faut bien vu qu'hier j'ai rien foutu. Le hasard m'a fait tomber sur des textes que j'avais écris quand j'étais plus jeune. Je prend une claque en les relisant. Ca me rappele ma vie d'avant, c'est long treize ans.

Voilà le premier des textes, je le met brut. Il ne mérite que ça.

Troubles
En ce moment je nage dans les eaux trouble d'un rêve. Bien que je n'ai jamais autant eu l'occasion d'être les pieds sur terre. Je ne sais plus ou j'en suis, les rêves sont néfastes, car ils rendent la réalité encore plus grise. Il me faut rêver pour vivre, mais je meurs a chaque fois que je redescends de mon nuage rose. Ma vie était jusque là une sinusoïde, j'alternais entre le bas, mais pas vraiment le fond, et le haut, sans toutefois s'approcher suffisamment de mes doux souhaits.
Depuis quelques jours tout a changé (ou si peu après tout). Je suis descendu au quatrième sous-sol, sans espoir de revoir un jour la clarté si belle de la Lune, pourtant je me sens bien, bien comme si j'étais au zénith de mon moral. Faut-il que je montre plus sincère ? Je n'ai pas l'impression de me mentir. Il n'existe aucune logique dans mes actes présents, cela m'étonne, moi qui suis si cartésien d'habitude. Je ne veux pas voir ce qu'il y a au-delà de la brume bleutée qui m'entoure maintenant, et je ne veux pas avoir peur du mal que j'aurai quand elle se dissipera.
J'ai beaucoup de difficultés à comprendre la nature humaine, je la rejette et ne la veux pas mienne, je hais ses lois et ses règles, autant que j'ai du mal à en saisir le sens. Mais vingt ans de vie commune, noyé, étouffé par elle, m'ont forgé a son image hideuse. Mes yeux sont pleins de larmes de me voir si humain. Et je maudis mon prénom qui me confère son pouvoir, pouvoir si bon dans l'autre monde et si détestable dans celui-ci. Je regrette mes pensées, mais je ne veux pas rester seul, je désespère de me sentir si isolé, au milieu de créatures qu'il faut apprendre à connaître si l'on veut trouver en elles quelque chose d'intéressant. Pour survivre ici j'ai du devenir un vampire, je me nourris de rêves, et quand après un fantasme je me surprends à m'essuyer la bouche, cela me dégoutte. Je souffre tellement après avoir ainsi "mangé" qu'il faudrait pour calmer mon appétit à tout jamais que les songes deviennent réalité. Mais cela ne se peut pas, mon histoire est déjà écrite et je ne peux pas la refaire, je meurs à la fin, je ne vis pas heureux et je n'ai pas de nombreux enfants.
Ce qui cause ma douleur en ce moment, c'est qu'a l'envol, ma peau est noire et rigide, ma langue inutile, mes muscles fermes et mes poings serrés, et au réveil ma peau est blanche et flasque, ma langue inutile (mais pour d'autres raisons), mes muscles inexistants et ma volonté en guimauve. Je me dis des mots qui ne me sont pas destiné sans pouvoir oser les répéter à d'autres, et c'est là qu'est mon plus grand déshonneur.