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trash média

Hier soir, je suis tombé sur l'émission d'investigation de France 2 à propos de "l'affaire Gregory". Je n'avais pas prévu de la regarder, mais je terminais ma crème glacée au melon, quand j'ai vu les premières images, et elles m'ont données envies de voir la suite.

Je trouve que la façon dont les média ont traité le meurtre de ce gamin et spécialement scandaleuse. Cela illustre bien ce que je pense en général des journalistes.

Je pourrais dire qu'ils me dégouttent. Mais c'est le monde qui est dégouttant. Les journalistes, eux me déçoivent ! Avant d'exercer, ils ont reçu de l'instruction. Ce qui peux laisser penser qu'ils possèdent un peu d'intelligence et d'éthique. Mais les méthode de travaille de la plus part, il faut reconnaître qu'ils jettent aux orties ces qualités, si cela peut leur permettre d'amasser argent et notoriété.

A l'époque, je n'ai suivi l'affaire Gregory avec attention. Mais comme tous français, j'ai beaucoup entendu parler des nombreux rebondissements de ce drame. Dans l'émission/reconstitution d'hier, j'ai appris beaucoup de détails qui m'avaient échapper alors.

Des enlèvements et des meurtres d'enfants, il y en a malheureusement régulièrement. Si celui là a été particulièrement médiatisé, c'est parce que le corps a été repérer flottant sur la rivière par un journaliste local. Ces messieurs n'ayant pas d'inspiration, ne peuvent s'empresser de se copier les uns sur les autres. Et il a suffit de ce premier article, écrit réellement de visu, pour que tous les média français se sentent obliger de parler ce pauvre gamin.

La discorde entre les familles Villemin et Laroche a été entretenue par les visites incessantes des chasseurs de scoop. Il était de bon ton de casser du sucre sur le dos des uns pour avoir la confiance et les confidences des autres. A force de jouer ainsi avec la colère d'un père qui vient de perdre son bien le plus précieux, les journalistes ont participer au meurtre de Bernard Laroche alors que le dossier judiciaire le désignait comme innocent.

Le second juge chargé de l'affaire a été contraint d'abandonner le dossier après un infarctus causé par la publication dans un journal d'une fausse interview qu'il n'avait jamais donnée.

L'assassin de Gregory, ne sera jamais retrouver maintenant que les médias ont brouillés toutes les pistes. Aucun témoignage ne viendra plus, de peur de pas être pris au sérieux, ou d'être surexposer médiatiquement. Le petit garçon est mort, le cousin de son père aussi, la vie de ses parents est gâchée par des années de douleur et de prisons et la vérité n'éclatera jamais.

Il y a quelques années, il y a eu un drame dans ma famille. Trois morts inutiles, un orphelin et beaucoup trop de larmes. Personne n'a aperçu de journaliste, cependant le lendemain, un article d'une page dans le quotidien local expliquait tout. Un beau travail de broderie, avec moult détails inventés.
Merci d'avoir par ces mots gâcher un peu plus la vie de ceux qui restent !

PS : Pour ceux parmi mes lecteurs qui sont ou qui souhaite devenir journaliste, s'il vous plaît, faîtes votre travail, mais attention aux conséquences de vos mots.

Ecrit par exvag, le Vendredi 11 Juillet 2003, 23:17 dans la rubrique "Moi en vrac".

Commentaires :

laurent51
laurent51
13-07-03 à 13:58

Ecoeurant

Le traitement qui a été fait de l'affaire Grégory a toujours été plus ou moins écoeurant : tout ce qui était sordide était mis en avant pour vendre du papier...
Cependant, je reste persuadé que le journalisme peut être la pire ou la meilleure des choses. Selon la conscience professionnelle que l'on peut avoir.
Je me souviens, il a quelques années, de l'actrice Sandrine Bonnaire qui en avais ras-le-bol de voir des tas de conneries publiées sur elle par Voici (ou Voila, je ne sais plus bien d'ailleurs). Elle avait appelé des journalistes un jour pour qu'ils voient ce qu'elle allait faire : elle a fait deverer par un camion un énorme tas de fumier devant la rédaction de Voici... En disant "depuis le temps qu'ils publient de la merde, maintenant ils ont ce qu'ils méritent".
C'était vraiment jubilatoire !
Mais bon, Voici, c'est vraiment le journalisme de bas étage ...

 
Poon
16-07-03 à 12:01

Un gâchis ou l'affaire Grégory...

L'affaire Grégory a fait couler beaucoup d'encre à tort et à raison, cette affaire, tout d'abord banale et dramatique a été aussi le reflet de notre société, celle qui se complaît du malheur des autres, du sordide, de tout ce qui constitue l'extraordinaire sordide, la mort tragique du petit Grégory fut vite oubliée pour devenir le feuilleton d'une bonne partie d'un public tenu en haleine par une presse avide de vendre du papier, cela est, malheureusement, vrai, seul l'appât du gain a d'abord stimulé l'intérêt de la Presse pour l'affaire Grégory.
Nous devons donc attribuer à la Presse française une responsabilité certaine dans le climat délétère qui a entouré l'affaire Grégory mais ce serait manquer d'impartialité, d'objectivité que d'attribuer aux seuls journalistes, ceux qu'on appelle maintenant les observateurs, l'échec de l'affaire Grégory, ce serait une erreur et surtout, si je puis oser écrire cela, une injustice car force est de reconnaître que la Gendarmerie, la Police et la Justice de l'époque n'ont pas été à la hauteur de la mission qu'ils avaient à remplir, ils avaient le devoir de faire, autant que cela était possible, éclater la Vérité au sujet d'une affaire sordide ils se devaient de prendre toutes les mesures possibles et imaginables pour que la Vérité puisse être révélée... Toutes les personnes, dépendantes d'une Administration,policière, judiciaire etc., ayant eu, directement ou indirectement, à s'occuper de l'affaire Grégory ont chacune, plus ou moins, une part de responsabilité dans l'échec de l'instruction de l'affaire Grégory, le juge Lambert à certes commis des erreurs, surtout dues à son inexpérience à ce moment de sa carrière cela m'amène à penser que ses supérieurs hiérarchiques auraient dû prendre la responsabilité, et dès qu'ils ont compris que l'affaire prenait une importance inhabituelle, de lui retirer l'affaire et de la confier à un juge-instructeur plus expérimenté, déjà à ce niveau l'incompétence et l'irresponsabilité se faisait cruellement sentir.
Très vite l'affaire Grégory est devenu un feuilleton pour des milliers de gens, souvenez-vous on ne parlait plus que de cela, il y avait les pour et les contre, tout concourrait à faire de cette affaire un feuilleton, l'irresponsabilité, l'inexpérience mais aussi le peu de respect, normalement proscrit, du secret de l'instruction... car les journalistes, pour avoir le rôle qu'ils ont eu durant cette affaire, devaient pour cela obtenir des informations et ils les ont obtenues quelques fois par eux-mêmes mais souvent, pour ne pas dire continuellement, par les personnes en charge de l'instruction de l'affaire, la mort du petit Grégory, je m'en rends compte moi-même aujourd'hui en tant que citoyen, a vite été mise en retrait, seules les personnalités de telle ou telle personne étaient prise en compte, Christine Villemin à qui l'on a opposé les pires accusations qu'une mère puisse entendre, Muriel Bolle dont la fragilité de l'âge et du témoignage ont contribué également à perdre l'affaire sur le terrain des spéculations, à son corps défendant certainement et puis Bernard Laroche qu'avait-il fait ? Que pensait-il ? Bref était-il coupable ? Le saura t-on un jour ? Pour beaucoup cela est peu probable, en tout état de cause sa mort n'était pas souhaitable mais je n'oublie pas Jean-Marie Villemin égaré par les propos des uns et des autres qui l'amenèrent à commettre l'irréparable ; en définitive deux parents qui ont souffert de la mort tragique de leur petit garçon Grégory, qui aurait aujourd'hui 22 ans environ, et de la tournure prise par "l'affaire de leur fils", ils ne méritaient pas cela, la Justice, celle du grand "J" a failli à sa mission d'assurer à chaque citoyen le droit à la Vérité.

Mais il existe aussi un autre responsable de l'échec de l'instruction de l'affaire Grégory c'est ce peuple avide de sensationel, ce peuple avide de ragots, avide d'assister à l'affrontement des personnes... Nous nous sommes tous complus dans ce feuilleton nauséabond de l'affaire Grégory, en cautionnant par notre lecture les articles de presse ou en examinant les photos parues nous avons tous concouru à faire de cette affaire un échec dont nous ne pouvons absolument pas être fiers en tant que citoyen, nous avons trahi la mémoire d'un petit garçon qui avait le droit, comme tout autre petit garçon, de vivre une vie qui s'ouvrait devant lui, sa photo, la plus connue, nous montre la photo d'un petit garçon souriant comme un ange... Ce portrait-là devrait rester en notre mémoire au moins pour nous excuser du mal que nous avons fait à ses parents, par notre quête de sensations fortes et de curiosité malsaine nous l'avons tué une seconde fois car qui y a t-il de plus terrible que de bafouer la mémoire d'un petit gaçon qui demande Justice.

Je ne suis pas journaliste mais je refuse d'attribuer à eux seulement la responsabilité de l'échec de l'affaire Grégory, beaucoup trop de personnes y compris ceux qui s'y intéressaient ont concouru à son échec, chacune pour une part plus ou moins importante, cela est malheureusement vrai.

Cette affaire... à défaut de nous livrer le nom du corbeau que tout le monde s'accorde à désigner comme le probable meurtrier du petit Grégory, à défaut de nous livrer le nom de celui ou celle qui jeta le petit Grégory dans la Vologne doit nous faire réfléchir, nous faire comprendre qu'une affaire de justice n'est pas un spectacle mais une affaire grave, une Justice à rendre à la victime car, humblement, nous ne devons jamais oublier qu'une affaire criminelle comporte toujours une victime.
Dans le respect de la mémoire de la victime la retenue aurait due être de mise, la discrétion au niveau de l'instruction etc. aurait dû allait de soi, l'affaire n'aurait jamais dû être portée à la connaissance du public, en permettant cela nous avons tous contribué, d'une certaine façon, à protéger le meurtrier.

Depuis l'affaire Grégory nous avons une autre perception de ce que doit être une instruction et surtout nous avons une autre idée de ce que doit être une présomption d'innocence, être impliqué dans une affaire pour telle ou telle raison ne signifie pas obligatoire que l'on est coupable, la vérité n'est pas toujours évidente à établir, les témoignages sont fragiles, les indices bien minces souvent et souvent la résolution d'une affaire résulte de la démonstration d'une belle réflexion à la suite de déductions plus ou moins sensées ou hardies, tout est affaire de calme, de pondération, de discrétion.
Une affaire criminelle n'a que faire de la notoriété, les personnes qui ont en charge de démêler une telle affaire devrait, au début de leur carrière, fait acte de renonciation à une quelconque notoriété, la refuser c'est s'assurer un peu plus sûrement une bonne indépendance, une possibilité d'action plus étendue bref, une réelle sérénité pour l'exercice de leur profession.

L'affaire Grégory fut donc un énorme gâchis et le mot est sûrement trop faible, gâchis de la mort d'un innocent garçonnet de 4 ans, un petit ange tué par un diable malfaisant et certainement jaloux, le gâchis de la mort d'un homme qui était lui-même le papa d'un petit garçon, le gâchis d'une famille ordinaire et semblable à des milliers de famille y compris la notre, celle de Christine et Jean-Marie Villemin dans son ensemble, leur famille n'avait certainement pas à rougir plus que la notre de ce qu'elle était à cette époque, je défie à quiconque de me présenter une famille idéale au sein de laquelle aucun sentiment de jalousie, de rancoeur, de secrets plus ou moins importants n'a jamais pénétré, je ne crois pas à une telle famille, toutes les familles de France et de Navarre ont leur histoire, leurs secrets et leurs faces cachées...
Je reste, je le dis avec admiration, confondu à la pensée de ce couple, Christine et Jean-Marie, qui a su résister aux furieux assauts générés par l'affaire du petit Grégory. Ces assauts qu'ils soient judiciaires, accusations contre une mère, ou médiatiques n'ont pas réussi à ébranler ce couple et pourtant je suis intimement convaincu qu'ils ont dû vivre des moments pénibles, des moments de doute, qu'ils ont dû connaître le découragement, la dépression... Christine et Jean-Marie ses sont bien battus pour pouvoir rester dignes dans leur douleur, sur ce point, et cela ne doit pas être douteux, leur fils Grégory peut être fier d'eux...

J'ignore si nous connaîtrons un jour la vérité, peut-être jaillira t-elle au moment où nous nous y attendrons le moins, au moment ou une personne sera elle-même sur le point de basculer dans le néant, il faut espérer qu'un jour quelqu'un, par amour de la Vérité ou simplement par remords, déliera un peu plus sa langue si ce n'est pas pour Christine, Jean-Marie ou la Justice que ce soit pour Grégory... La Vérité lui est due !

Souvenons-nous tous, en tant que citoyen, que la Justice doit être respectée pour que la Vérité s'exprime mais aussi pour que la mémoire des victimes soient honorées dignement.

J'ai certainement oublié de dire bien des choses car il y a tant à dire, je n'ai jamais été concerné par l'Affaire Villemin, je n'ai jamais rencontré un des acteurs de cette déplorable affaire... Je n'ai même jamais été confronté, de loin ou de près, à une affaire criminelle et pourtant combien de fois ai-je pensé à cette affaire Villemin et au gâchis qu'elle représentait et qu'elle représente encore... Je me suis "servi" de cette affaire pour réfléchir, pour me forger une opinion de ce que doit être une instruction, la Justice etc. Ma réflexion est ce qu'elle est c'est-à-dire plus ou moins bonne, plus ou moins sensée mais tout à fait sincère et prête à s'amender mais elle restera à jamais respectueux du respect de la victime, du droit, je me méfierais toujours des apparences, des témoignages, quoi de plus fragile.

Nous n'éviterons jamais, hélas, les meurtres d'enfants mais il est possible, j'en suis convaincu, de mieux faire travailler ceux qui sont chargés de résoudre ces meurtres, tous nous pouvons concourir à améliorer le déroulement d'une enquête.

Voilà quelques réflexions jetées au hasard et au fur et à mesure qu'elles se présentaient à mon esprit, je suis certain que tout le monde comprendra un jour à quel point il est important d'avoir à l'esprit le souvenir d'une victime, à quel point la recherche de la notoriété est une insulte à la mémoire d'une victime mais aussi à quel point il est injuste de rejeter que sur une catégorie l'échec d'une instruction.

Méditez...

 
kelly
19-09-03 à 16:26

Re: Un gâchis ou l'affaire Grégory...

pauvre petit gregory qu'il repose en paix.

mais le corbeau sera un jour ou l'autre demasquer

 
Fred
09-02-05 à 13:24

Re: Re: Un gâchis ou l'affaire Grégory...

Tout à fait d'accord avec un point : pauvre Grégory...Il n'aura vu que les 4 premières années de sa vie ! Il est l'une des innombrables victime de la bêtise humaine..Mais pas d'accord avec l'autre point : Hé oui, Kelly..Le corbeau ne sera jamais découvert ! L'assassin non plus d'ailleurs ! Cela fait trop d'année que cette affaire traîne. Elle traînais déjà à l'époque, alors maintenant, tu imagines ? J'ai suivi avec grand interet l'affaire à l'époque des faits (j'ai 36 ans), j'étais jeune, mais comme beaucoup, cette affaire me passionner ! J'ai, comme beaucoup, fais ma propre opinion de cette histoire...Et cette opinion, au vu des année qui passent, et toujours rester la même !! Personne ne s'est interrogé sur les circonstance, au depart, de l'enlèvement du petit, alors qu'il y a déjà à ce moment, certaines choses incompréhensibles...Dont les journalistes ne se sont même pas poser la question !!! On veut connaitre mon opinion sur cet affaire ? demander moi, je ne le dirais certainement pas ici ! fred___62@voila.fr (il y a 3 trait entre Fred et 62)...